mardi 28 janvier 2014

... Et il s'est mis à pleuvoir

Au début, on pensait que ce n'était pas nécessaire. Que lui dire au revoir le jour de l'accouchement serait suffisant. Que la voir, la prendre dans nos bras nous permettrait de faire le deuil.

Puis il y a eu ce mot : condoléances. Ce mot, je ne l'avais pas encore entendu, alors que pourtant c'est celui que l'on dit dans ce genre d'occasions.... Oui, mais aux funérailles.  L'idée d'obsèques a alors commencé à faire son chemin... Et d'un coup ça m'a semblé une évidence. J'ai eu besoin de cet au revoir symbolique. Ne pas garder comme dernière image d'elle celle de la sage-femme qui l'emmène loin de moi. Non. La blessure aurait mis encore plus de temps à guérir...

L'homme a été d'accord. Alors on s'en occupés. On a revécu des moments difficiles, le choix du cercueil, des fleurs, réfléchir à la cérémonie, à la musique... 

Et le jour est arrivé, le 23 janvier. Nous sommes allés au crématorium du Père Lachaise. Tous les deux. Le maître de cérémonie nous a laissé seuls avec elle pendant 20 minutes. 20 minutes où nous avons pu nous recueillir et lui dire un dernier adieu. C'était très beau, il y avait des fleurs blanches et des bougies, le médaillon avec son initiale. J'ai pleuré et pleuré pour lui dire au revoir. Ces 20 minutes m'ont semblé tellement rapides, j'aurai souhaité rester plus longtemps auprès d'elle.

Nous nous sommes promenés dans le cimetière du Père Lachaise. Les rayons du soleil qui nous avaient accompagnés lors de notre arrivée avaient laissé place à de sombres nuages gris. Nous avons déambulé quelques temps, puis il s'est mis à pleuvoir. Mes larmes coulaient en même temps que la pluie en pensant à ce petit ange que je ne verrai jamais grandir. 

Nous nous sommes réfugiés dans un café de quartier le temps d'attendre son médaillon. Quel dur retour à la réalité après les allées calmes et paisibles du cimetière... Mais nous voulions repartir avec ce médaillon ce jour-là, pour pourvoir enfin mettre toutes ses affaires de côté dans une jolie boîte, la fermer et la ranger pour quelques temps. Le temps qu'il faudra pour que nous puissions l'ouvrir et penser à elle avec tristesse, mais sans pleurer. 

Ce dernier au revoir à été éprouvant, bouleversant, beau, triste, mais surtout nécessaire. Un dernier adieu avant de reprendre le cours de la vie là ou l'on l'a laissé... Petit à petit. 

3 commentaires:

  1. Vous avez eu raison je pense de faire cette jolie cérémonie, c'est une façon d'avancer. Mon Chéri a été beaucoup touché par ton histoire, alors il se joint à moi pour vous présenter toutes nos condoléances.

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  2. Je te trouve très courageuse. Et ton texte est très beau. Tu as raison, la vie reprend, petit à petit. J'espère qu'elle te sourira vite à nouveau !

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  3. toutes mes pensées vont vers toi, vers vous....
    tendres baisers

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