Le dernier jour

Dimanche matin. Il y a un rayon de soleil. Du ciel bleu. La maison est calme, trop calme. Minibouille est partie hier avec son père passer quelques jours chez ses grand-parents. L'homme a passé la nuit la-bas, avec elle, puis est vite revenu. Pour ne pas me laisser seule, pour que l'on affronte ces derniers moments ensemble.

Cette dernière semaine est passée si vite... Le retour de ma gnomette m'a mis une telle joie au cœur. Je puise dans elle une force et un courage qui m'aident à tenir bon. Quand elle est là, on ne peut pas se laisser aller, on vit "normalement". Parfois je craque, je pleure, même devant elle,  je culpabilise. Elle sait qu'on est triste, que le bébé ne viendra pas. Elle vient me faire des câlins très souvent, me demande "tu es triste maman , tu vas bien maman ? Pourquoi tu pleures maman ? Je t'aime très fort maman..." Alors je la regarde et je prends sur moi, je me dis qu'il faut avancer, encore et encore, pour elle, pour cette petite fille si pleine d'amour et de joie de vivre. 

C'est pour ça qu'on a préféré qu'elle reparte pour quelques jours. Notre peine risque d'être tellement énorme que je ne veux pas lui infliger ça.

Ce dimanche est passé lentement... impossible de ne pas y penser. On essaye de penser à plus tard, à des vacances qu'on pourrait prendre, à des changements à faire chez nous, on regarde des films, on passe le temps, on essaye de vivre normalement, simplement. Puis on est rattrapés par nos pensées qui se tournent tout le temps vers elle et la douleur de s'en séparer avant même de l'avoir connue. Préparer le sac pour la maternité, nos affaires mais aussi ses affaires à elle... Des choses qui auraient du nous mettre en joie en temps normal mais qui me font pleurer. Parfois encore je me dis que tout ça n'est qu'un cauchemar, que tout ses organes vont de remettre en place, non je n'ai pas envie qu'elle parte ! Pourtant, on sait au fond de nous qu'on a fait le mieux, qu'elle va partir sans souffrance. On lui a préparé un univers tout doux, on lui a parlé, expliqué, dit au revoir. 

Je ne sais pas quand je repasserai écrire quelques lignes. Peut-être vite, peut-être pas. Je remercie tous ceux qui, amis proches,  famille, copains, connaissances, copinautes, inconnus, nous ont laissé des mots gentils et attentionnés sur le blog, par mail, par texto. Merci car je n'ai pas ressenti de pitié, mais de la compassion, des pensées douces et du courage. Beaucoup de mots m'ont fait venir les larmes aux yeux. Quand je suis au plus mal, je vais en relire et cela m'aide  à retrouve le courage d'avancer.

Un merci particulier à Juliette de Zü qui a pris sur son temps de congé pour nous faire le plus beau des coussins pour l'accompagner dans ces derniers moments.

A l'heure ou vous lirez ces lignes nous serons en route pour la maternité. La délivrance. Pour nous, pour elle. Elle va partir paisiblement. Et la page pourra commencer à se tourner, enfin.

Good-bye, so long...

I wish you could stay but everything is all wrong...